Crash de Harrier évité
Un avion de chasse anglais a dû se poser, mercredi soir, en urgence sur la piste secondaire de la base aérienne de Longvic. Le crash a été évité de justesse.
Sans la réactivité et le professionnalisme des militaires de la BA 102, la soirée de mercredi aurait pu prendre une toute autre tournure. Ce 11 août, à 20 h 05, le bureau de permanence de la base militaire Dijon recevait un coup de téléphone du Centre National des Opérations Aériennes (CNOA) pour les prévenir qu’un Harrier anglais, en panne de commandes de vol, avait besoin d’ un terrain disponible pour se poser le plus rapidement possible. L’appareil avait décollé quelques heures plutôt de Pise (Italie) pour rallier Coningsby en Grande-Bretagne . « Cet avion volait au sein d’une patrouille anglaise. Alors que celle-ci se situait à 50 nautiques (n.d.l.r. environ 90 km) au nord de Dijon, on nous a informés que le Harrier connaissait un problème de génération électrique totale », détaille le lieutenant-colonel Rothacker, chef du service opérationnel de la BA 102.
Une avarie oblige le pilote à faire demi-tour
Problème, l’équipage ne sait pas que la piste principale de la BA 102 est actuellement hors d’usage, à cause des travaux de rénovation en cours sur le tarmac. L’officier de permanence, le capitaine Emmanuelle Van Den Bussche, monte donc à la tour de contrôle pour proposer au pilote anglais la deuxième option et allumer la piste secondaire. Le tout en moins de 5 minutes. « Je suis partie très vite accompagnée d’un militaire technicien de l’air de la semaine base pour me seconder au téléphone, explique le capitaine. Je sais que, dans ces moments, le téléphone ne cesse de sonner. Il faut gérer l’avion et prévenir les secours de la base », témoigne le militaire dans un article paru sur le site internet de la Défense. À 20 h 13, soit huit minutes après le coup de téléphone du CNOA, le Harrier atterrit sans encombre sur la piste n° 2.
La mécanique s’emballe
. L’avion a été sécurisé et le pilote, en parfaite santé, a été pris en charge.« Le pilote a toutefois été soumis à un vrai stress : son avion était en panne et la piste disponible était plus courte que la piste principale », détaille le lieutenant-colonel Rothacker, avant de rappeler que «ce n’est pas la première fois que la BA 102 accueille des aéronefs en détresse. Une fois, un F16 en panne s’est posé ici ». L’événement lui prouve que « le terrain de la base aérienne 102 est très bien situé, dans une ligne de trajet aérien Nord-sud ». Selon le militaire, si l’atterrissage d’urgence n’avait pu être possible, « le pilote aurait pu réaliser une opération d’éjection », avant de laisser son appareil dériver, puis se crasher. « Mais attention, ce genre d’opération ne se fait qu’en situation préparée, et surtout pas n’importe où », précise-t-il, avant de certifier « qu’il aurait été impossible que le Harrier s’écrase sur Dijon ».
L’avion, toujours en panne, est pour l’instant immobilisé à la BA102. Des mécaniciens britanniques doivent se déplacer pour réaliser les réparations sur l’appareil.
Marie Morlot lebienpublic.
Publié le 14/08/2010