Nancy. Le futur « livre blanc » de la Défense nationale augure-t-il déjà quelques pages sombres à tourner pour la base aérienne 133 de Nancy-Ochey ? Selon certaines sources proches du dossier, les 60 Mirage 2000D de la base seraient, en tout cas, dans la ligne de mire.
Bien sûr, les conclusions de ce livre ne sont pas encore rendues publiques, mais il n’est visiblement un secret pour personne que des coupes budgétaires, orchestrées par Bercy, viseront directement ce secteur hautement stratégique pour notre pays. Et pour cause, le difficile contexte économique actuel, pousserait l’État à réduire grandement la voilure du côté de la Défense en passant de 1,56 % du PIB en 2011 à environ 1,1 % en 2025.
Chasseur bombardier
L’aviation de combat tricolore serait directement impactée en passant à 225 avions (air/marine) contre 300 exemplaires dans le dernier livre blanc, avec, in fine, une grande majorité de Rafale et une large minorité (50 unités) de Mirage 2000D. Or ces aéronefs sont l’apanage exclusif de la base de Nancy-Ochey qui recense actuellement trois escadrons de chasse volant sur Mirage 2000D : 1/3 Navarre, 2/3 Champagne, 3/3 Ardennes. En outre, un quatrième escadron de « Transformation Mirage 2000D », 2/7 Argonne est positionné sur la base.
Le livre blanc pourrait donc clouer définitivement au sol un des trois escadrons de chasse volant, mais aussi le quatrième escadron de transformation du Mirage 2000D. La modernisation complète de ce chasseur bombardier (de nuit comme de jour), lancé dans les années 80, n’étant visiblement plus vraiment à l’ordre du jour.
Remplacé par le Rafale
Et pourtant, celui-ci a maintes fois fait ses preuves au cours des derniers mois sur différents théâtres opération extérieures en Afghanistan, en Libye ou encore plus récemment au Mali. Avion de pénétration et d’attaque au sol tout temps, devenu la véritable force de frappe éclair de l’armée de l’air, le Mirage 2000D est malheureusement amené à laisser sa place d’ici 2025 au Rafale de Dassault, dont les commandes par l’État français avoisinent annuellement la dizaine d’unités.
Contacté hier après-midi, le commandant de la base, le colonel Louis Pena, s’est pour sa part refusé à tout commentaire sur le fond de ce dossier. Impossible à l’heure actuelle de mesurer l’impact direct en terme d’effectifs de la fermeture potentielle de deux des quatre escadrons de la BA 133 de Nancy-Ochey qui compte à ce jour plus de 1800 militaires.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/04/21/des-mirage-2000d-a-terre